Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP)

Le plus important Syndicat du secteur municipal québécois

Le Syndicat Structure Syndicale Historique du syndicat, depuis 1990

Historique du syndicat, depuis 1990

1992

Le 2 juin, les membres du Syndicat, lors d’une assemblée générale tenue à l’aréna Maurice-Richard, adoptent de justesse l’augmentation salariale de 2 % proposée par les employeurs, rétroactivement au 1er décembre 1991.

Élections générales le 13 octobre. Trois équipes se présentent. D’une équipe, M. Georges Bazinet sera élu président et Mme Line Gauthier, vice-présidente du secteur Ville. Une deuxième équipe porte M. Michel Bouliane à la vice-présidence, M. Daniel Papillon Demers à titre de secrétaire-trésorier, et M. Serge Dyotte à la vice-présidence secteur CUM. Une troisième équipe ne verra aucun de ses candidats élus. C’est la première fois que les membres du Syndicat élisent un comité exécutif dont les membres proviennent d’équipes électorales différentes.

Respectant le voeu ainsi exprimé par les fonctionnaires, les membres du nouvel exécutif apprennent à travailler ensemble. Quelques mois plus tard, une réelle fusion est réalisée.

1993

Le 15 juin, l’Assemblée nationale du Québec adopte la loi 102 dont l’effet est de geler les salaires des employés du secteur public pendant deux ans et de récupérer 1 % de la masse salariale.

Le 30 novembre a lieu une des plus grandes manifestations regroupant des fonctionnaires municipaux. Plus de 2000 membres marchent entre les bureaux de la CUM et le « Bidonville » pour faire connaître leur mécontement aux employeurs. Les principaux motifs : un an sans convention collective et encore un an de gel de salaire. Des moyens de pression sont entrepris après avoir été adoptés en assemblée générale. À ce moment, le SFMM a aussi en main un autre atout : une étude socio-économique rédigée par le professeur Léo-Paul Lauzon de l’UQAM : La Ville de Montréal et ses filiales. Les négociations se poursuivent de façon très intense.

Au congrès du SCFP national, tenu en décembre à Vancouver, le journal Col Blanc reçoit un certificat de mérite attribué à l’occasion du concours Prix des journaux du SCFP, pour l’excellence de la réalisation du journal.

1994

Le 21 juin, le membres du secteur Ville, convoqués en assemblée générale au Palais des Congrès, adotent le résultat des pourparlers sur les modalités d’application de la loi 102 et de la convention collective couvrant la période entre le 1er décembre 1994 au 30 novembre 1997.

Le 30 novembre, les membres de la CUM votent à 69,2 % en faveur de l’entente résultant des négociations.

En entérinant cette convention collective, les fonctionnaires ont fait preuve de maturité. Partout, la situation des travailleuses et travailleurs se dégrade. Ce ne sont que coupures de postes, gels et baisses de salaires, menaces à la sécurité d’emploi dans la fonction publique. L’Info-négo publié pour présenter le résultat de la négociation aux membre titre : 15 minutes pour se payer des avantages. Ce projet de convention présente, en effet, des avantages non négligeables en contrepartie d’une prestation de travail supplémentaire de 15 minutes par jour :

  • 2 % d’augmentation le 1er janvier 1995 ;
  • Indexation selon l’IPC-Québec en janvier 1996 et 1997 ;
  • 1 % d’enrichissement en 1997 ;
  • Introduction du principe de partenariat et des comités de productivité ;
  • Gain de deux demi-journées fériées ;
  • Aménagement d’un horaire de travail améliorant la qualité de vie ;
  • Introduction du principe des prestations supplémentaires d’assurance-chômage pour les congés de maternité. De nombreux autres congés sont instaurés, dont des congés parentaux et à traitement différé ;
  • Gains monétaires et normatifs pour les membres auxiliaires.

De plus, on peut dire que le comité de négociation a su tirer son épingle du jeu en assurant la sécurité d’emploi et le maintien des principales conditions de travail des fonctionnaires pour les trois années suivantes.

Tout ceci avant l’arrivée au pouvoir du maire Pierre Bourque, l’ex patron du Jardin botanique, dont un des objectifs est de  sabrer dans la sécurité d’emploi des fonctionnaires et demander au gouvernement du Québec le droit au lock-out. Dès son entrée à l’hôtel de ville, il demande à ce que le Biodôme réintègre la grande famille municipale. Cependant, sous prétexte d’un conflit de travail avec ses cols bleus, la Ville met à pied une quarantaine d’auxiliaires cols blancs.

1995

Le samedi 14 janvier, on tient à la polyvalente Père-Marquette un colloque où quelque 200 fonctionnaires, tant permanents qu’auxiliaires et retraités, révisent les règlements et bénéfices du Fonds de secours maladie-accident. Une première appréciée par toutes les participantes et tous les participants.

Les 3, 4 et 5 février, les directrices et directeurs syndicaux suivent un cours traitant de l’interprétation de la convention collective. En mars, avril et mai, on offre le même cours aux délégué-e-s.

1995 est aussi marquée par un gain important en arbitrage pour les fonctionnaires du Service de la sécurité du revenu. Baptisée sous le sobriquet de « 20 % », la décision arbitrale oblige l’employeur à respecter une certaine limite à l’embauche d’auxiliaires. Cela entraînera l’embauche de permanents. À la CUM, c’est le dossier des horaires de travail au Centre d’urgence 9-1-1 qui retient plus l’attention.

Le 15 mai 1995, sous le thème de la continuité, des festivités débutent pour marquer le 75e anniversaire de notre Syndicat et le 50e anniversaire de sa reconnaissance officielle. Un cahier établissant une chronologie de l’histoire de notre organisation sera publié, et une épinglette commémorative sera distribuée.

Élections générales le 3 octobre 1995. Les membres de l’exécutif, mettant de côté leurs divergences lors de la campagne électorale 1992, décident de briguer les suffrages sous la même bannière. Les fonctionnaires réélisent M. Georges Bazinet à la présidence, M. Michel Bouliane à la vice-présidence, M. Daniel Papillon Demers, à titre de secrétaire-trésorier et M. Serge Dyotte à la vice-présidence, secteur CUM. Une nouvelle venue, Mme Monique Côté, accède à la vice-présidence, secteur Ville    

1996

Le 11 janvier, le maire Bourque rencontre l’ensemble des organisations syndicales de la Ville pour les aviser de son intention de privatiser certains services municipaux. De l’entretien des véhicules aux bibliothèques en passant par les sports et loisirs, et la gestion de l’eau. Bourque veut vendre la ville !

Pour régler ses problèmes financiers, il demande l’intervention de Québec afin d’obtenir le droit au lock-out, le pouvoir de créer des sociétés d’économie mixte, et des modifications au Code du travail. Il n’est pas le seul à envisager de pareilles solutions. Mme Vera Danyluk, présidente du comité exécutif de la CUM, nourrit les mêmes ambitions.

L’Exécutif syndical ne perd pas de temps et élabore un plan d’action détaillé qu’entérinera le Conseil de direction lors de sa réunion du 16 janvier. C’est sous le thème Nous faisons partie de la solution que se mobilisent les fonctionnaires.

Janvier verra aussi la première rencontre entre le SFMM et la ministre Harel en vue du renouvellement du contrat de service à la Sécurité du revenu et le versement d’une augmentation salariale de 1,35 % et d’un montant forfaitaire de 0,45 % sur les traitements versés à l’ensemble des fonctionnaires de la Ville et de la CUM.

Au printemps, l’Exécutif tient une série d’assemblées générales de secteur sur le dossier de la privatisation.

Par ailleurs, le dossier de la privatisation de l’eau fait couler beaucoup d’encre et provoque de vives réactions au sein de la population. La Coalition pour un débat public sur l’eau, coalition de syndicats (dont le SFMM), d’organismes communautaires et d’artistes est formée dans le but de forcer un débat sur l’eau.

Le 21 octobre, dans le cadre de son plan d’action pour contrer la privatisation, le SFMM lance une campagne médiatique dont le principal slogan est : « Privatiser, c’est manquer de vision ».

Le 5 novembre, le commissaire du travail, M. Jacquelin Couture, accrédite le SFMM afin de représenter tous les cols blancs de la Société de développement de Montréal (SDM).

Pour tenir compte de la loi sur l’assurance-médicaments du Québec sanctionnée le 20 juin qui oblige le Fonds de secours maladie-accident à assumer des coûts supplémentaires, l’assemblée générale extraordinaire du 26 novembre adopte les amendements aux règlements et protections du Fonds qui lui sont soumis.

Le 20 décembre, l’Assemblée nationale du Québec adopte la loi 128 qui met fin, de façon définitive et rétroactive au 1er décembre 1996 à l’obligation pour les organismes municipaux à récupérer 1 % de leurs masses salariales.

1997

En janvier, le comité exécutif pose un premier geste en vue de la création d’un regroupement syndical des retraités cols blancs : il met sur pied un comité dont le mandat est d’étudier les modifications possibles aux statuts et règlements du SFMM, les liens structuraux entre le regroupement et le Syndicat, et à préparer une assemblée de fondation.

Entamés en mars, les travaux du comité aboutissent le 10 septembre, avec la tenue d’une assemblée à laquelle 200 retraités assistent en présence de représentants de la FTQ et du Conseil du travail de Montréal. Ils y adoptent leurs statuts et règlements, élisent leurs dirigeants et décident des objectifs à poursuivre. Parmi ceux-ci : continuer à militer au sein du mouvement syndical, offrir leur expertise aux membres actifs et lutter pour la sauvegarde des programmes sociaux.

Les membres du premier comité exécutif du Regroupement des retraités du 429 sont : M. François Teasdale, président ; M. Pierre Dorais, vice-président ; Mme Francine Drolet, secrétaire ; M. Claude-Yves Brunelle, trésorier ; Mme Nicole Gauthier, directrice secteur   Ville ; M. Alphé Daviau, directeur secteur CUM ; Mme Danielle Bougie, directrice — conjoints survivants ; M. Gabriel Bourret, syndic.

Le SFMM prend le virage technologique : il met à jour le système de gestion des opérations informatiques du Fonds de secours et procède à une digitalisation du traitement des données touchant, entre autres, les dossiers des membres du Syndicat, la procédure de griefs, les accidents de travail et les libérations syndicales. Cette mini révolution informatique sera achevée en juin.

En février, le SFMM participe au branle-bas suscité par le désir de la Ville de Montréal de privatiser son service d’aqueduc en s’impliquant au sein de la Coalition pour un débat public sur l’eau. La campagne de sensibilisation mise de l’avant par la Coalition connaît un vif succès et culmine par la présentation, le 25 février à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM, d’un spectacle réunissant des artistes, des syndicalistes, des associations d’aînés et d’étudiants universitaires, et des groupes communautaires.

Québec adopte un budget qui, dans le contexte d’une réforme du ministère des Affaires municipales, oblige les municipalités à absorber une facture de plus de 300 millions $.

Le gouvernement Bouchard incite les dirigeants des villes, MRC et sociétés de transport à entamer des pourparlers avec leurs employés afin de récupérer dans leurs masses salariales les montants nécessaires jusqu’à concurrence de 6 %. Pour leur dorer la pilule, Québec s’engage à légiférer de manière à forcer cette ponction si les négociations échouent.

La résistance s’organise : les membres du SFMM, lors d’une assemblée générale tenue en juin à l’aréna Maurice-Richard, signifient une fin de non-recevoir claire aux autorités politiques en votant en faveur de l’exercice de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. Porté par cette prise de position sans équivoque, le Syndicat met sur pied, avec le SCFP, un comité de stratégie provincial.

Le 27 septembre, profitant d’une réunion du Conseil général du Parti québécois, 10 000 cols blancs, cols bleus, policiers et pompiers envahissent la colline parlementaire à Québec pour dire NON au coup de force du gouvernement.

Tout l’automne, ce sera une succession de rencontres intersyndicales et de pourparlers infructueux avec la Ville et la CUM, qui ne semblent pas plus pressées qu’il ne le faut d’en arriver à une entente négociée sur la récupération. L’impression qui se dégage est surréaliste : d’une part, les employeurs mènent une campagne de presse où ils se plaignent de la trop grande puissance des syndicats et, d’autre part, cherchent par tous les moyens à court-circuiter le processus de négociations. C’est un peu comme s’ils attendaient que Québec se charge de leur sale besogne et agisse de façon unilatérale pour imposer la coupure de 6 % si, le 25 novembre — date-butoir fixée par le gouvernement Bouchard — , rien n’est réglé.

Le 25 novembre, le ciel ne tombe sur la tête de personne. Mais la Ville en profite pour se livrer à un étonnant tour de force comptable : elle dépose un budget qui tient compte de la réduction de la masse salariale de 6 % sur laquelle, pourtant, aucune entente n’est intervenue. Il faudra attendre février 1998 avant que le dossier n’évolue de manière significative.

Entre-temps, le 28 novembre, signature de la première convention collective à la Société de développement de Montréal (SDM), dont le SFMM a obtenu l’accréditation syndicale un an plus tôt.