Historique du syndicat, de 1971 à 1980
1971
Au début de l’année, un certain nombre de membres parlent de se désaffilier de la CSN. Il y aura donc une grand débat contradictoire au centre Paul-Sauvé, où M. Pierre Pascau agira comme modérateur.
Deux référendums se tiennent les 17 et 24 février et, à nouveau, les fonctionnaire optent pour leur maintien au sein de la CSN.
Le 16 juin, on inaugure notre édifice syndical, autremement nommé le Centre social des fonctionnaires municipaux, ou le 429.
Le comité des activités culturelles et sociales organise plusieurs évéements dans différents théâtres, à la boîte à chansons Le Patriote, des conférences de presse et des soirées dansantes à la brasserie Molson qui font époque. Un nombre très considérable de fonctionnaires y participe.
En octobre, on instaure un nouveau style pour les les réunions de services (films, diaporamas, ateliers de travail). Cette nouvelle formule soulève l’enthousiasme des fonctionnaires.
Obtention de l’accréditation syndicale des employés auxiliaires de la Ville.
Le 30 novembre, on signe la première convention collective liant la CUM et ses fonctionnaires.
1972
Le 5 avril, à l’école Champagnat, les fonctionnaires sont conviés à entendre M. Jacques Parizeau analyser le document de la CSN, Ne comptons que sur nos propres moyens.
Le 25 mai, au centre Paul-Sauvé, les fonctionnaires municipaux acceptent le rapport de la négociation de la convention collective couvrant la période du 1er décembre 1971 au 30 novembre 1974, avec réouverture de la clause salariale en novembre 1973. On signe officiellement l’entente le 9 juin.
Le 6 octobre, élections générales à l’issue desquelles on reporte pour un troisième mandat MM. Des Trois Maisons et Bibeault à la tête du Syndicat.
Le 14 novembre, présentation du mémoire du Syndicat sur la sécurité publique.
1973
Au mois de janvier, on lance un concours pour trouver un nouvel emblème, sigle ou logo pour représenter le Syndicat.
Le 22 juin, on rend public le nom du gagnant : M. René Bergeron, du Service des travaux publics.
1974
Le 13 mars, on tient la première assemblée du Front commun.
Le 17 avril, au palais du Commerce, on tient une assemblée générale où 92 % des membres refusent les offres des employeurs. La demande du Syndicat visait à l’obtention d’une hausse de 10,8 % de la masse salariale et une indexation des traitements à l’augmentation des cožts de la vie.
Le dimanche 28 avril, près de 1000 fonctionnaires manifestent devant Télé-Métropole. On en profite pour présenter une parodie de l’émission Monsieur le maire, une émission diffusée chaque dimanche où le maire Drapeau s’adresse aux citoyens.
Pendant ce temps, les fonctionnaire appellent les conseillers municipaux pour les sensibiliser à leur dossier. D’ailleurs, le Syndicat leur avait transmis un dossier complet sur la négociation. Le thème de la campagne : » Maintenons notre pouvoir d’achat ! ».
Le 15 mai, autre assemblée, au centre Paul-Sauvé, cette fois. On y rejette à 75 % les offres patronales.
Le Syndicat exclut de ses ranges 48 membres qui ont effectué du temps supplémentaire malgré la décision prise lors de l’assemblée du 28 avril de refuser d’en faire.
Les numéros du journal Col Blanc de mai, juin et juillet présentent un grand nombre de tableaux chiffrés et comparatifs qui justifient les demandes syndicales. Y sont également publiés les noms et numéros de téléphone des membres du Conseil municipal.
Le président du Syndicat écrit des lettres, le 16 mai, à M. Claude Lapointe, directeur de l’information, et le 21 mai, à M. Robert L’Herbier, vice président et directeur de la programmation et de la production à Télé-Métropole, leur demandant en quelque sorte l’équité et l’opportunité de présenter l’autre côté de la médaille. M. L’Herbier acquiesce le 22 mai et accorde une période de 30 minutes à l’antenne le samedi 25 mai de 16 h 30 à 17 h 00.
Le 30 mai, on organise un rallye automobile vers les demeures des conseillers municipaux.
Un employé municipal est accusé d’avoir fait » livrer une boîte de chaussures » pleine de souris vivantes au président de la CUM, M. Lawrence Hanigan. Une chance, elle n’étaient pas » venimeuses », titre un journal.
Le dimanche 2 juin, nouvelle manifestation devant Télé-Métropole. Des ballons, des sifflets, des chants (paroles choisies sur des airs connus), des blagues... C’est donc dans la joie que quelque 2200 personnes répondent à l’invitation de manifester leur solidarité.
Les fonctionnaires municipaux s’ingénient à trouver de nouveau moyens de pression, ce qui surprend tout le monde et même des universitaires. Un » conflit sophistiqué », dit M. Mathias Rioux.
Le 25 juin, 450 militants et membre du Conseil syndical décident de restreindre, pour la période estivale, les manifestations de masse.
Le vendredi 28 juin, à l’heure du dîner, 4000 personne manifestent autour de l’hôtel de ville et débrayent pour le reste de l’après-midi. Le président du Syndicat déclare aussi qu’il y aura ralentissement dans les moyens de pression durant l’été, mais que dès le 3 septembre, il y aura un retour des fonctionnaires sur le front.
Durant l’été, différentes rencontres et négociations se déroulent, même sur un terrain de golf !
Le jeudi 29 aožt, une assemblée générale est convoquée au centre sportif de Maisonneuve afin de présenter un nouveau rapport de négociations. Les membres, prévenus des recommandations des dirigeants syndicaux, se sont préparés pour bien les recevoir : tartes à la crème, oeufs, tomates, bagarres et pagaille monumentale qui obligent le président à lever l’assemblée sans avoir dit un seul mot.
Le lundi 16 septembre, à la salle de curling du centre Paul-Sauvé, une séance d’information se tient afin de présenter le rapport de négociations sur la dernière offre des employeurs, soit : 7,5 % d’augmentation + 135 $ le 1er dédembre 1973, et 7,3 % + 300 $ le 1er décembre 1974.
Comme il n’est pas possible de se prononcer lors de cette séance d’information, les dirigeants convoquent une assemblée générale le mercredi 18 à la salle de l’Union Française. On y tient un vote secret sur les dernières offres de la Ville et de la CUM. Les résultats : 63 % à la Ville et 60 % à la CUM en faveur des offres patronales.
Le 26 septembre, on signe la convention collective qui couvre la période du 1er décembre 1971 au 30 novembre 1974. Une clause prévoit la prolongation de la convention jusqu’au 30 novembre 1975.
En décembre, le Syndicat présente un mémoire à la Commission de police du Québec sur Le plan des ressources humaines du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal.
1975
En mars, on apprend que le principe de l’indexation des salaires est virtuellement acquis. Il reste donc à en négocier les modalités. C’était la raison même de notre bataille de l’année précédente.
En mai, MM. Christian Chapdelaine et Michel Poupart font paraître les résultats d’une enquête sociologique commencée en 1973 — Le Profil du fonctionnaire municipal — dont on discute dans les instances syndicales et les corporations professionnelles.
Le 21 mai, on tient une assemblée spéciale des membres féminins du Syndicat. Une première.
Le 7 juin, M. Réal Bibeault démissionne de son poste de vice-président du Syndicat pour devenir commissaire enquêteur (au sein de quel organisme) C’est M. Roger Dionne qui lui succédera.
Le 9 juillet, le président du Front commun, M. Jean Des Trois Maisons, fait parvenir une copie du mémoire traitant de la gestion des cožts pour les détenteurs d’allocations pour automobile dans l’exercice de leurs fonctions, à MM. Gérard Perron et Gérard Duhamel. (Qui ça ?)
Le 18 septembre, l’assemblée générale refuse les demandes d’augmentation au fonds de défense professionnelle de la CSN.
Le 10 octobre, élections générales. L’équipe Des Trois Maisons est reporté à la direction du Syndicat.
Le 13 novembre, le gouvernement du Québec annonce son intention d’abolir les affaires sociales de Montréal et d’intégrer nos cosoeurs et confrères à la fonction publique provinciale. Appuis et pétitions sont obtenus.
Le 3 décembre, le Syndicat est suspendu de la CSN pour ne pas s’être conformé à l’augmentation des cotisations au fonds de défense professionnelle.
En décembre, réunion des détenteurs d’allocations automobile. Les membres rejettent l’offre dite finale des employeurs.
Le 17 décembre, le Syndicat transmet un mémoire au ministère des Affaires sociales, Les Affaires sociales — un rôle municipal essentiel.
1976
Le 23 février, 1200 fonctionnaires assemblés au centre Paul-Sauvé refusent, par vote secret, d’augmenter la cotisation syndicale et, du même coup, signifient leur opposition à régulariser leur situation avec la CSN.
Les 30 et 31 mars, les fonctionnaires municipaux du Service des affaires sociales apprennent avec joie que leur service va continuer à faire partie du domaine municipal.
Le 20 avril, les fonctionnaires municipaux acceptent l’offre patronale concernant les clauses d’allocations automobile.
En mai, M. Jean Des Trois Maisons dépose un projet d’étude pour une réforme des structures syndicales.
Le 16 juin, les fonctionnaires sont convoqués à l’aréna Mont-Royal pour entériner une entente de principe dont la durée s’étend du 1er décembre 1975 au 30 novembre 1977, avec, cependant, une réouverture des clauses touchant le traitement au 30 novembre 1976. La convention collective est signée le 22 juin avec les deux employeurs.
Le 2 septembre, le président du Syndicat, M. Jean Des Trois Maisons, démissionne de son poste pour devenir conciliateur au ministère du Travail. C’est l’ancien secrétaire et conseiller technique, M. Jean Mayer, qui lui succède.
Le 12 octobre, au sous-sol de l’église Notre-Dame-du-Rosaire, 1200 fonctionnaires s’entassent pour voter, lors d’un scrutin secret, contre le débrayage général du 14 octobre recommandé par le Front commun des employés municipaux pour protester contre la loi anti-inflationniste du gouvernement Trudeau.
1977
Le changement d’affiliation syndicale demeure une événement important pour le Syndicat.
Depuis 1922, le Syndicat était affilié à la Confédération des travailleurs catholiques, l’ancêtre de la CSN.
Depuis le 3 décembre 1975, nous étions suspendus de la CSN à cause de notre refus d’augmenter nos cotisations au fonds de défense professionnelle, et les membres ne désiraient pas régulariser la situation de notre Syndicat.
Des membres du comité exécutif prennent l’initiative de rencontres avec des dirigeants du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et de la FTQ. Le vice-président, M. Roger Dionne, propose de se joindre au SCFP, tandis que le président, M. Jean Mayer, prône le maintien au sein de la CSN.
Des scissions apparaissent au sein de l’exécutif et du Conseil syndical. Le 14 février, le président Mayer démissionne.
Le 28 février, lors d’une assemblée générale tenue au centre Pierre-Charbonneau, les membres décident qu’un premier référendum se tiendra le 28 mars et qu’il portera sur le principe de l’affiliation, ou non, à une centrale.
Si les membres se prononcent en majorité en faveur de ce principe, on tiendra alors un second référendum où les membres seront invités à choisir à quelle centrale — la CSN ou le SCFP — le Syndicat sera affilié.
De plus, les membres décident que soient publiés au moins deux feuillets donnant toutes les informations pertinentes à l’affiliation du Syndicat à la CSN, au SCFP, ou à sa non-affiliation.
Le référendum du 28 mars donne les résultats suivants : pour l’affiliation à une centrale : 2811 ; pour un syndicat indépendant : 1810 ; nombre de bulletins rejetés : 15.
Pendant ce temps, une élection à la présidence bat son plein. Chaque candidat, défendant une des options en jeu, tente de convaincre les membres d’adhérer à sa thèse. Il s’agit de la première élection syndicale où l’on place au premier plan la question de l’affiliation à une centrale.
Le 31 mars, les fonctionnaires élisent un nouveau président : M. Gilles Racicot, favorable à l’affiliation au SCFP, qui l’emporte avec 2377 voix, sur ses adversaires M. Jean Legendre (en faveur de la CSN), 1077 voix, et M. Raymond Toussignant (en faveur d’un Syndicat indépendant), 837 voix.
Le 13 avril, au centre Pierre-Charbonneau, on tient une réunion d’information où des représentants du SCFP et de la CSN informent les fonctionnaires municipaux de la philosophie, des structures et des services proposés de leurs organismes respectifs. L’animateur de cette soirée est M. Jean Doré, directeur de la fédération des ACEF et futur maire de Montréal.
Le 25 avril, on dévoile le résultat du second référendum : pour une affiliation à la CSN : 1063 voix ; pour une affiliation au SCFP : 3028 ; nombre de bulletin rejetés : 186.
Le résultat est logique et attendu. Les fonctionnaires municipaux viennent de décider de leur affiliation et de leur avenir. C’en est terminé des remises en question quasi annuelles de l’affiliation syndicale. Une ère nouvelle et plus calme s’annonce enfin.
Le 30 mai, les fonctionnaires municipaux réunis au centre Pierre-Charbonneau acceptent l’entente entre les employeurs et le Syndicat sur les clauses à incidence monétaire pour la période du 1er décembre 1976 au 30 novembre 1977. La signature de cette entente avec les employeurs a lieu dès le lendemain.
Le 13 septembre, le Centre social des fonctionnaires municipaux de Montréal est incorporé en vertu de la troisième partie de la loi des compagnies et reçoit en conséquence ses lettres patentes.
Le 17 octobre, on tient l’assemblée de fondation du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP). Le 29 novembre, le commissaire-enquêteur Charles Devlin accrédite le SFMM (SCFP).
Il y aura donc deux institutions distinctes : le SFMM et le CSFMM.
Le 16 décembre, à l’occasion des élections générales, MM. Gilles Racicot et Jean-Guy Richer sont élus sans opposition président et vice-président du Syndicat.
1978
Le 29 mars et les 1er et 8 avril, le Syndicat donne ses premiers cours de pré-retraite à des fonctionnaires et leurs conjoints. C’est une première. Ce cours a été préparé en collaboration avec la section locale 301 du SCFP, le Conseil du travail de Montréal et l’université de Montréal.
En avril, le Syndicat retient les services de la maison Pierre Dubois et associés, psychologues industriels, pour mener une étude sur la qualité de vie au travail des fonctionnaires municipaux de Montréal.
Le 24 mai, plus de 1700 membres vont entendre, au centre Pierre-Cahrbonneau, le rapport de négociations de la convention collective couvrant la période du 1er décembre 1977 au 30 novembre 1979. Les deux conventions sont signées, tant à la Ville qu’à la CUM, dès le lendemain matin.
Le 14 décembre, le Syndicat reçoit l’accréditation syndicale lui reconnaissant le droit de représenter les membres de l’Association montréalaise d’action récréative et culturelle (AMARC).
1979
Le 17 avril, on décide de créer un comité syndical d’enquête sur les fonctionnaires » mis en disponibilité ».
Le 6 septembre, une délégation du Syndicat explique à la Commission permanente du travail et de la main d’oeuvre, à Québec, son mémoire sur le projet de loi 17 concernant la santé et la sécurité au travail.
Le 19 septembre, le président du Syndicat fait parvenir à trois ministres du gouvernement du Québec un mémoire : Le cadre politique, administratif et législatif du Service de police de la CUM..
1980
Le 14 janvier, on décide de créer un comité permanent de la condition féminine.
Le 2 avril, au Vélodrome, plus de 2045 fonctionnaires votent à plus de 96 % en faveur du projet de convention collective couvrant la période du 1er décembre 1979 au 30 novembre 1982. Des membres veulent contester le vote, puis le recomptage, concernant la répartition du 9-9-9 %. Il est également question d’injonction... mais cela ne se produira pas.
La signature officielle de la convention collective a lieu le 10 avril chez les deux employeurs.
Au mois d’avril, le Syndicat tient auprès de ses membres un référendum sur la question nationale qui donne les résultats suivants : oui : 1942 ; non : 614 ; bulletins de vote rejetés : 75.
En juin, le Centre social des fonctionnaires municipaux reçoit la ministre Lise Payette, qui vient expliquer aux membres pourquoi il faut voter » oui » au référendum sur la question nationale. Quelques autres ministres nous rendent également visite à cette occasion, dont Claude Charron et Jacques Parizeau.
Le 24 octobre, lors d’élections générales, MM. Gilles Racicot et Jean-Guy Richer sont reconduits à leurs postes de président et vice-président du Syndicat.
Le 12 novembre, le Syndicat est informé que la division du placement des Affaires sociales est appelée à disparaître.
Les 26, 27 et 28 novembre, des cours d’interprétation de la convention collective sont offerts aux aux conseillers syndicaux nouvellement élus.