Le jeudi 23 avril 2020 à 14 h 15, les présidentes et les présidents de syndicats municipaux étaient conviés à une conférence téléphonique avec le directeur général de la Ville, M. Serge Lamontagne. Malheureusement, les médias se sont emparés de la nouvelle avant la rencontre, annonçant ainsi les décisions de l’administration municipale.

Comme tout le monde, nous avons appris la teneur des compressions par les médias. Outre le volet des réductions budgétaires de 3,1 % dans les services centraux et les arrondissements, il était question d’un gel salarial pour 2020 et d’annulation d’augmentations salariales de 2,25 %.

Difficile alors de s’y retrouver. Selon notre compréhension et à la lumière de ce que le directeur général nous a annoncé lors de la conférence téléphonique, la Ville demanderait un « effort volontaire » de 2,25 % à tous ses employés. Or, nul besoin de vous rappeler que nous sommes sans convention collective depuis le 31 décembre 2018. Techniquement, nos salaires sont gelés depuis 2018 en raison de la négociation de la convention collective.

D’autre part, l’administration municipale a cessé, en date du 6 avril dernier, de maintenir le traitement salarial des fonctionnaires auxiliaires dont le traitement hebdomadaire était moins de 500 $. Ce sont donc 1745 personnes qui sont venues gonfler le nombre de demandeurs de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Ce sont autant de personnes qui, dans les faits, ont été mises à pied. Cet « effort non volontaire » et non négocié ne peut être gardé sous silence et doit être considéré dans l’équation des compressions budgétaires, contrairement à la tactique qui a été utilisée par la Ville de Montréal dans ses communications relativement aux membres auxiliaires.

Nous comprenons l’état d’urgence sanitaire actuel. Nous sommes de tout cœur avec les Cols blancs, les travailleurs et les citoyens qui vivent les moments les plus difficiles de leur vie. À la maladie, la perte d’un être cher, l’insécurité financière et alimentaire et tous les problèmes psychologiques et sociaux que cela peut entraîner, il faut ajouter à cette liste non exhaustive la situation des personnes qui mettent leur santé et celle de leurs proches en danger afin d’offrir des services essentiels à la population.

L’heure est grave, et nous pouvons vous assurer que votre Syndicat est là pour vous. Tous les représentants syndicaux sont à pied d’œuvre pour défendre vos droits. Votre Comité exécutif se rencontre de façon journalière. Aussi, le télétravail et des visioconférences sont les moyens que nous utilisons pour nous adapter à la vitesse grand V, dans le cadre de cette situation remplie de problématiques exceptionnelles. Tous les jours, nous discutons avec une représentante de la Ville pour régler des dossiers qui touchent une personne, plusieurs personnes ou tout le monde. Aucun sujet n’est écarté et nous sommes tous en mode solution. Aussi imparfait que puisse être le canal de communication, il faut garder l’esprit ouvert et continuer de faire partie de l’histoire qui s’écrit.

En cette période difficile, il est important d’être plus solidaire que jamais !

Francine Bouliane